Stanislas Adloff, créateur de l’agence SINAR (Studio d’INnovation pour l’ARchitecture), nous raconte au travers de cette interview ses inspirations, ses réalisations et sa vision de l’architecture.

 

L’ARCHITECTURE

Mais pourquoi donc avoir choisi de devenir architecte ?

Le métier d’architecte me fascine car il organise la matière et lui fait raconter une histoire, les histoires sont le reflet de nos rêves et de notre culture.

Qui sont vos sources d’inspiration ?

Je pense avoir deux maîtres, Auguste Rodin et Carlo Scarpa. Le premier modèle la terre pour lui donner un signifiant et décrire l’homme dans sa nudité. Le second représente pour moi la quintessence de l’architecte artisan en apportant de la dissonance à la matière.

La plus belle réalisation d’architecture selon vous ?

Le Castelvecchio de Scarpa, mais j’ai aussi un faible pour la chapelle de Zumthor.

castelvecchio scarpa architecte

Le musée de Castelvecchio de Vérone, un château italien utilisé comme caserne à l’origine, est rénové en 1959 par Carlo Scarpa.

chapelle zumthor architecte

La chapelle Saint Benedict est construite par Peter Zumthor en 1988.

 

VOTRE AGENCE

Qu’est-ce qui vous a décidé a monter votre propre agence ?

J’ai vécu 2 ans en Indonésie, lorsque je suis rentré j’ai compris que les seules contraintes auxquelles je devais m’astreindre sont celles de la matière elle-même.

Vous faisiez quoi avant de créer votre agence d’architecture ?

Comme je l’ai dit plus tôt, j’ai vécu 2 ans en Indonésie pour une mission humanitaire. J’étais professeur de design et architecte pour le diocèse de Manado dans la province des Célèbes.

Comment décrieriez votre agence ?

Sinar signifie :  » qui rayonne » en indonésien, je trouve ça assez parlant.

agence architecture sinar interview

 

VOS CLIENTS

Quels types de clients/projets accompagnez-vous ?

Chaque client apporte sa complexité et son programme, c’est pour nous à chaque fois l’occasion de questionner l’architecture cependant nous avons une sensibilité pour l’hôtellerie/logement, l’enseignement et l’art sacré.

  • projet 3D brureaux commerces
    Projet de bureaux et commerces à Francheville (69)

Concrètement en quoi consiste votre travail ?

C’est une vaste question, mais pour être succin, notre travail consiste à donner du signifiant à la matière.

Quelle est la particularité de votre agence que vos clients apprécient ?

Je crois que les clients apprécient l’idée que nous sommes sincèrement à leurs services et que nous participons à faire jaillir l’audace et la créativité sous-jacente aux projets.

 

LE PROJET

Pour vous un projet d’architecture c’est quoi ?

Je dirais qu’il y a deux aspects au projet. Tout d’abord le projet d’architecture c’est un partenariat de confiance pour confronter des idées. Ensuite c’est savoir conserver son regard d’enfant pour « jouer » avec la matière.

On fait comment un beau projet ?

Un « beau projet » c’est un projet qui raconte une belle histoire. Je crois que tout le monde à une histoire à raconter mais il ne faut pas oublier qu’un projet ne peut pas être rapide, peu cher et de bonne qualité.

Le projet que vous avez réalisé dont vous êtes le plus fier ?

C’est un projet d’amphithéâtre de 3000 places pour accueillir les journées nationales de la jeunesse chrétienne indonésienne, commandé par le diocèse de Manado en Indonésie. Le projet est composé de 4 tribunes en forme d’amphores signifiant aux jeunes spectateurs « qu’ils viennent comme une eau vive et repartent changés en vin ».

  • projet 3D amphithéatre manado

 

VOUS ETES PLUTOT…

Croquis à la main ou 3D par ordinateur ?

Le croquis puisqu’il permet de rester libre.

  • croquis architecte réalisation pont

Bois ou béton ?

Quelle drôle de question! les deux mon général!

Formes cubiques ou organiques ?

Ce sont les matériaux qui décident, le bambou donnera une architecture organique, la brique une architecture cubique. il faut faire confiance aux caractéristiques physiques.

 

MOTS DE LA FIN

Le mot de la fin pour l’avenir de l’architecture ?

Je voudrais parler ici des nouvelles technologies, qui vont changer la façon d’exercer la profession. Les algorithmes et le parametric-design pourront bientôt « concevoir » à notre place, c’est probablement inévitable et nous ne pourrons faire face à la puissance de calcul, mais il reste aux architectes de maîtriser cette technologie pour ne rien abandonner sur le sens que nous voulons donner aux architectures qui nous entourent.

Le mot de la fin pour vos confrères ?

Parlez encore et toujours de votre métier, il faut que le public sache ce que nous apportons et partageons nos expériences, notre profession doit reprendre ses lettres de noblesse.

Le mot de la fin pour vos futurs clients ?

J’invite mes clients à « sortir de la boite » pour que leur projet soit « dissonant », c’est à dire qu’il résonne aussi bien avec l’environnement qu’avec leurs personnalités afin que l’architecture raconte leurs histoires. Sinar fait rayonner votre audace.

 

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